Je viens d’écouter, plein d’une oreille attentive et reposée, Rue des Marais. C’est tout simplement bouleversant, à la limite de l’insoutenable, sans légèreté, sans compromis, sans retenue. J’en suis presque gêné, cela me ramenant à mes propres souvenirs. Je comprends mieux le parti pris du « pathos » et j’admire cette position franche et radicale de Dominique A. L’horizon est, une fois de plus, un album surprenant, magnifiquement joué, un album âpre, qui étonne à la première écoute. Je sais, bien malheureusement, que j’ai l’habitude de laisser des messages pleins de déconvenues ces mois durant, et je me soucie pourtant d’Yvan qui, seul, daigne à me répondre. Et pourtant, j’aimerai tellement montrer, sans une imbécillité mièvre, sans cette saloperie d’incognito, à quel point toute la musique, tout ce travail, toutes ces harmonies et tous ces mots déconcertants de A me porte. J’imagine qu’il en est de même pour tant d’autres que moi, illustres inconnus, même pas morts…
J’aimerai juste savoir ce qui anime Dominique A. J’écoute la succession des albums depuis La Mémoire Neuve, et je n’ai de cesse d’essayer de comprendre d’où viennent toutes ces aspirations (mélodiques). J’aimerai bien savoir comment il interprèterait ces propos de Jean Dubuffet : « un peu d’information, la rencontre fortuite d’une production d’art, alimentent sans doute l’esprit de création. Trop d’information, trop d’empressement aux productions d’art, le stérilisent » (Asphyxiante Culture, Les Editions de Minuit, 1986, p. 18). Tout cela semble si loin de notre ami (où est le temps hivernal du 4 pistes ?), qui, une fois n’est pas coutume, daigne à montrer son museau à la télé française, plein d’une déconcertante « honnêteté » et pourtant si peu crédible dans la « lucarne », toute bonne à prendre quelques poteaux en pleine tronche de beaufs. Cela dit, il n’a pas foutu le décor du journal sur la face de notre bonne vieille Lucette…ouf ! (Notre honneur et le sien sont saufs).
Non, personne pour contrecarrer les mots de notre vieux capitaine qui nous pourchasse avec toutes ses badernes, et qui nous touche à plein cœur…et pourtant, on pisse bien le sang, autant que ces maudites baleines.
Voilà, j’ai bien eu l’occasion de « jouer » avec ce cher A, mais lorsque les mots vous manque, que reste-t-il ? En tous cas, moi, rien de plus qu’ici.
Je souhaite à Dominique A autant de cette réussite qui submerge ces amis, il le mérite bien le bougre.
Au revoir, et à bientôt.
(PS : pardonner les fautes d’orthographes présentes et antérieures).
(Et re-ps, franchement CLAP YOUR HANDS AND SAY YEAH, c'est pas si mal branlé, tout du moins, c'est comme revenir sur GY!BE).