Revenons donc à Montceau, le 4 février dernier. Une grande salle (autour de 900 places), assez peu remplie au final, 200 personnes environ... A la surprise générale, on a droit à une 1e partie : La ballade de Julie S., une fille qui chante (bien) avec une (belle) guitare, accompagnée par un musicien à la guitare, au métallophone. On a trouvé ses textes poétiquement creux, prévisibles, plein de clichés... quant à son acolyte, il n'a pas brillé par ses arrangements peu inspirés. Bref. Ça aurait pu, mais ça n'a pas, au final.
Arrive donc Dominique A. J'avoue avoir eu du mal à rentrer dedans et attendu qu'il me prouve que j'avais bien fait de venir, la dernière fois que je l'ai vu doit bien remonter à sa tournée en solo d'il y a presque 10 ans ! (voir ici). Petit correctif, je l'avais vu sur la tournée en groupe suivante, à Mâcon en 2002. Du coup, le Sens introduit de manière tiède le set. Bon. Pour la suite, c'est montée en puissance tout le long du concert, jusqu'à certains morceaux aux versions assez hallucinantes et vraiment rock. Le public, bien que peu nombreux, est tout de même conquis, et moi aussi, c'est sûr ! 2 rappels tout de même, et un morceau spécialement demandé par un couple rencontré l'après-midi dans les rues de Montceau : Dans un camion, où Dominique cherche ses mots sur cette chanson pas prévue au programme... Bien sûr, il plaisante tout le long du concert.
Mes impressions générales : waouh ! la claque ! Content de retrouver Sébastien (que j'avais pu voir avec Autour de Lucie sur la fantastique tournée Faux Mouvement) qui assure aux baguettes, et complètement époustouflé par Thomas, le multi-instrumentiste, un tueur... et plus globalement la cohésion du groupe, de leur son, des arrangements... ah oui tiens, le son, impeccable, bravo M. Brusson ! Lumières assez classe. En bref, une excellente soirée... qui donne envie d'aller le revoir sur la tournée...
Mais revenons à Salives, maintenant. Après que ma chérie soit devenue complètement accroc à Dominique A (elle est obsessionnelle, quand ça lui plait elle n'en démord pas pendant des semaines, à écouter des morceaux en boucle), et donc à zieuter le site CCV quotidiennement, elle m'annonce régulièrement des concerts pas trop loin dans la région. La dernière fois, c'était le 19 février pour Bellegarde, mais 1) on était fatigué, ça faisait pas mal de route 2) j'avais aussi un autre concert auquel je voulais lui proposer d'aller, moins loin (Zëro / Dupek @ Cluny), ce qu'on fit. Et hier midi, donc, "tiens ya un concert dans le 21, à Salives, ça te dit d'y aller ?" On regarde sur la carte, ouais pas trop loin, 2h de route mais on est en forme et motivés. C'est là que le périple commence. On essaie de contacter la salle mais pas moyen, donc on ne peut savoir s'il reste des places. Donc on part quand même, et.... on se paume sur des petites routes dans le nord de Dijon, gasp ! L'angoisse monte, c'est paumé, les routes sont étroites, sinueuses et pleines de terre et le temps passe. On finit par trouver Salives, et on se pointe à la salle à peine 10mn avant le début prévu du concert. Ouf ! Il y a du monde, il reste de la place, on est les 1ers à ne pas avoir réservés, les gens de la salle hallucinent quand on leur dit qu'on a fait 140 bornes pour venir... On entre dans la salle, superbe petit lieu de 220 places, en gradin assez pentu avec donc une grande proximité du public, bel endroit.
Il y a une 1e partie, Siméo que d'autres ici ont déjà vu. Bonne entrée en matière, voix bien maitrisée, gestion des loops assez dingue, et un bon contact public, même si parfois limite, et prenant beaucoup le pas sur la musique proprement dite. Sympathique, mais j'avoue au final avoir plus été intéressé par ses loops - en tant que musicien qui en utilise beaucoup aussi - que par ses morceaux eux-mêmes (le truc un peu reggae sur les bords, bof bof), mais j'ai par contre succombé à son entrain communicatif.
Alors la suite ? Dominique arrive avec ses musiciens, qui ont l'air marqué physiquement. Il les présente d'ailleurs dès le 2e morceau : "Dominique A et les loques, si mes compagnons sont d'accord", ça pose tout de suite. Début de set un peu "fatigué", avec Le Sens qui comme d'autres ici m'emballe plus en disque que sur scène. Bref, ça commence tranquille, limite tendu, peu de mots à part merci, et de très brèves présentations des morceaux, mais la réponse du public est chaleureuse au fur et à mesure de l'avancée du concert, qui gagne en intensité notamment après un En secret qui "avec toute humilité, [...] était pas dégueu" avoue Mister A. La suite renforce l'impression d'assister à un putain de bon concert basé sur l'énergie (mais pas que), en échange d'un public toujours plus conquis et applaudissant et criant (on était pas les derniers) de plus belle à chaque fin de morceau. Ça commence à devenir du délire, on a du mal à tenir en place sur nos fauteuils - l'habitude des concerts rock debout, avec cette énergie c'est sûr c'est rageant d'être assis. D'ailleurs, il ne tarde pas à appeler les morceaux rock "la musique de bestiaux"... et il se feront appeler ainsi au moment du 1er rappel... Dominique se marre.
Bref, 1er rappel, et au 2e rappel, là... Dominique au début du concert avait précisé : "ce soir à l'Abreuvoir, on a aménagé une piste de danse" : il y a en effet une petite fosse devant le gradin. Donc, au 2e rappel, après un Sous la neige à la hauteur de l'original, les 1ères notes du 22 bar sont le prétexte à l'occupation de ladite piste, et le chanteur a beaucoup de mal à garder son sérieux pour chanter en voyant notamment une dame aux cheveux blancs danser sur ce titre... il ajoute pendant le pont calme du morceau : "vous inquiétez pas, ça revient" en parlant du rythme, bien sûr... toute la salle est hilare, et les quelques danseurs s'en donnent à coeur joie, la dame "tombe la veste",commente-t-il, toujours mort de rire... Ensuite, le courage des oiseaux qu'il présente à la manière DJ, "et maintenant un disco"... Ovation debout, public en folie... les lumières se rallument... on commence à se dire que bon, 2 rappels, ça va peut-être aller, mais quand même... et alors que le technicien retour commençait à couper sa régie, Dominique A se pointe à nouveau, seul sur scène pour jouer son Empty white blues d'anthologie et de 2nd degré, puis ils finissent en beauté avec "un slow" (piste de danse quand tu nous tiens), J'aimerais voir le jour tomber...
Encore un grand bravo à eux, à Dominique Brusson décidément très très fort, le son global, les effets sur la voix, même au pied levé comme pour Empty white blues... Chapeau !
Que dire après ça, un concert qu'il ne fallait pas manquer ? Inoubliable en tout les cas pour toutes les personnes présentes, et un sacré cadeau pour nous qui avions décidé d'y aller sur un coup de tête.
rendez-vous dans 2 semaines à Mâcon.
