Lundi 19 Juillet
9h. À peine sorti des limbes de la nuit, ma douce me tend 2 billets pour le concert le soir même de Dominique A, en Ardèche, à 2h30 de la maison en voiture. Elle voulait célébrer la survie à un an (voire plus) de précarité, efforts communs et constants … Le concert a lieu à Joyeuse, ce qui s’avéra être un présage approprié de l’ambition, et de l’ambiance, de la journée.
18h. « Le commerce de l’eau » sous un soleil de plomb.
22h. : Dom sort des vestiaires du stade rural de football, loges de fortune du festival. Je lui jette un « ouais Dom ! » assez idiot (« pour une fois dans ma vie, je fais le fan de base »). Il se retourne et sourit, déterminé à aller délivrer ici son spectacle. La scène résonne avec le « twenty-too bar ». Le spectacle commence. C’est la quatrième fois que je vois Dominique A sur scène. Comme à chaque fois, je suis aux anges. Tout y est, des morceaux en eux-mêmes à la qualité du son, en passant par les attitudes, l’énergie et l’émotion du groupe. Le tout se marie à merveille avec l’atmosphère tantôt paisible, tantôt enjouée de la soirée. Ma douce, pas particulièrement amatrice de la musique mais convaincue depuis longtemps par la créativité sincère de l’homme, apprécie particulièrement « Le bruit blanc de l’été », « Pour la peau » et bien entendu, « Le courage des oiseaux ». Ce que j’apprécie particulièrement, pour ma part, c’est la résonance de certaines phrases avec certains de mes ressentis, mais surtout la sensation de voir une œuvre en marche, en mouvement, sûre de son fait et délicate en même temps.
23h.30 : fin du concert. La grande partie de l’auditoire est convaincue, Dom semble en être relativement satisfait. Fidèle à lui-même, il traverse à nouveau le site pour s’en retourner vers ses glorieux vestiaires. Un gars l’interpelle, lui presse le pas, le suit en lui tenant un discours empreint de gratitude tout en glissant quelques remarques personnelles. Dom accélère, sème le gars. Quelques minutes auparavant, dans l’euphorie de l’instant, je demandais à ma douce de relever un défi : transmettre à Dom la trace de mes bricolages sonores, eux-même suffisamment inspirés par les « remué », « faussaire », la vie qui rend modeste ou la question du « sens », gravée sur un CD de travail insignifiant. Une sorte de don en remerciement de l’écho. Dom n’est plus qu’à dix mètres des vestiaires, « - excusez moi ? », Dom : « - ouais ? », « - mon mari a fait ce CD pour vous, on est venu de Grenoble ». Dom : « Merci ». 23h34 : Défi relevé, Rythme cardiaque augmenté, joie immense.
Le (sur)lendemain je reviendrai sur des lieux où j’ai mal vécu, content d’y retrouver mes trucs mal digérés.
Tracklist (à peu de choses près) : Le sens / Les garçons perdus / Hasta / Manset / La musique / La fin d’un monde / Le commerce de l’eau / Immortels / Le bruit blanc de l’été / Bel animal / Gisor / Le métier de faussaire / En secret / Hotel congress / Sous la neige / Pour la peau / J’aimerai voir le jour tomber / Je suis parti avec toi / Le twenty-too bar
Nanortalik / Le courage des oiseaux
Marina / Empty white blues
MOLESKI
21/07/10
LUNDI 19 JUILLET
Re: LUNDI 19 JUILLET
Bienvenu Moleski, et merci pour ce compte-rendu personnel et touchant. 
